Points clés Un événement de maladie grave (décès ou transfert en unité de soins intensifs) est-il associé à un risque accru à court terme de maladie grave chez d’autres patients du même service médical ? Résultats Dans cette étude de cohorte portant sur 118 529 admissions à l’hôpital dans 5 hôpitaux, les patients étaient plus susceptibles de mourir ou d’être transférés dans une unité de soins intensifs dans les 12 heures suivant un autre patient présentant un événement de maladie grave dans le même service. Signification Les résultats suggèrent que les événements de maladies graves ont tendance à se regrouper dans les services médicaux, et les efforts visant à mieux comprendre cette association représentent d’importantes opportunités pour améliorer la sécurité des patients. |
Importance
Reconnaître et prévenir la détérioration des patients est important pour la sécurité des hôpitaux.
But
Déterminer si les événements de maladie grave (décès à l’hôpital ou transfert vers une unité de soins intensifs [USI]) sont associés à un risque accru d’événements de maladie grave ultérieurs pour d’autres patients dans le même service médical.
Conception, portée et participants
Étude de cohorte rétrospective dans 5 hôpitaux de Toronto, Canada, comprenant 118 529 hospitalisations. Les patients ont été admis dans les services de médecine interne générale entre le 1er avril 2010 et le 31 octobre 2017. Les données ont été analysées entre le 1er janvier 2020 et le 10 avril 2023.
Des expositions
Événements de maladie grave (décès à l’hôpital ou transfert à l’unité de soins intensifs).
Principaux résultats et mesures
Le critère de jugement principal était le décès à l’hôpital ou le transfert à l’unité de soins intensifs. L’association entre les événements de maladie grave survenus dans le même service à des intervalles de 6 heures a été étudiée à l’aide d’une analyse de survie en temps discret, en tenant compte des facteurs liés au patient et à la situation.
L’association entre les événements de maladie grave dans différents services comparables du même hôpital a été mesurée comme contrôle négatif.
Résultats
La cohorte comprenait 118 529 hospitalisations (âge médian, 72 ans [IQR, 56-83 ans] ; 50,7 % d’hommes).
Le décès ou le transfert à l’USI sont survenus dans 8 785 hospitalisations (7,4 %). Les patients étaient plus susceptibles de ressentir le résultat principal après avoir été exposés à un événement antérieur (rapport de cotes ajusté [AOR], 1,39 ; IC à 95 %, 1,30-1,48) et à plus d’un événement antérieur (AOR, 1,49 ; IC à 95 %, 1,33- 1,68) au cours de l’intervalle de 6 heures précédent par rapport à l’absence d’exposition.
L’exposition était associée à une probabilité accrue de transfert ultérieur vers l’unité de soins intensifs (1 événement : AOR, 1,67 ; IC à 95 %, 1,54 à 1,81 ; >1 événement : AOR, 2,05 ; IC à 95 %, 1,79 à 2,36), mais pas seulement au décès. (1 événement : AOR, 1,08 ; IC 95 %, 0,97-1,19 ; >1 événement : AOR, 0,88 ; IC 95 %, 0,71-1,09).
Il n’y avait aucune association significative entre les événements de maladie grave survenus dans différents services du même hôpital.
Conclusions et pertinence
Les résultats de cette étude de cohorte suggèrent que les patients sont plus susceptibles d’être transférés à l’unité de soins intensifs dans les heures suivant l’événement de maladie grave d’un autre patient du même service.
Ce phénomène pourrait avoir plusieurs explications, notamment une reconnaissance accrue des maladies graves et des transferts préventifs vers les unités de soins intensifs, le détournement de ressources vers le premier événement ou des fluctuations dans la capacité des services ou des unités de soins intensifs. La sécurité des patients peut être améliorée en comprenant mieux le regroupement des transferts en soins intensifs dans les services médicaux.