Faiblesse acquise en réanimation chez les patients atteints de COVID-19 : survenue et facteurs associés
Les patients présentant des cas graves de COVID-19 peuvent développer une insuffisance respiratoire hypoxémique et un syndrome de détresse respiratoire aiguë, entraînant la nécessité d’une hospitalisation dans des unités de soins intensifs (USI). Ces patients peuvent nécessiter un soutien organique, en particulier une assistance ventilatoire avancée, et par conséquent nécessiter une sédation profonde et des agents de blocage neuromusculaire, dont certains constituent des risques connus de développement d’une faiblesse acquise en soins intensifs (ICUAD) chez les patients gravement malades.
Le DAUCI est une complication courante des maladies graves, avec une incidence d’environ 43 %, qui varie en fonction de la population étudiée, des facteurs de risque, du moment choisi et des méthodes utilisées pour le diagnostic.
Elle est associée à une mortalité accrue, à un besoin de ventilation mécanique (VM) prolongée et à un séjour hospitalier plus long.
But
L’objectif principal de cette étude était d’identifier l’apparition et les facteurs associés à la faiblesse acquise en unité de soins intensifs (ICUAD) chez les patients atteints de COVID-19.
Deuxièmement, nous avons surveillé l’évolution de la force musculaire et de la mobilité entre les patients avec DAUCI et les patients sans DAUCI et l’association de ces variables avec le séjour à l’hôpital, la ventilation mécanique (VM) et d’autres variables cliniques.
Méthodes
Dans cette étude observationnelle prospective, la force musculaire et la mobilité des patients admis en USI pendant > 72 h avec COVID-19 ont été évaluées à 3 moments : lorsqu’ils ont été sevrés de l’assistance respiratoire, lorsqu’ils ont quitté l’USI et lorsqu’ils ont été sorti de l’hôpital. Les facteurs de risque d’ICUAW ont été surveillés.
Résultats
Les occurrences de DAUCI dans les 3 temps évalués parmi les 75 patients inclus étaient de 52 %, 38 % et 13 %. Séjour en soins intensifs (29,5 [16,3-42,5] contre 11 [6,5-16] jours ; p ≤ 0,001), séjour à l’hôpital (43,5 [22,8-55,3] contre 16 [12,5-24] jours ; p ≤ 0,001) et temps sous VM (25,5 [13,8-41,3] vs 10 [5-22,5] jours ; p ≤ 0,001) étaient plus élevés chez les patients atteints de DAUCI.
La force musculaire et la mobilité étaient à tout moment évaluées chez les patients atteints de DAUCI (p < 0,05).
Temps d’alitement pour tous les patients (risque relatif = 1,14 ; IC à 95 % = 1,02 à 1,28 ; P = 0,03 par semaine) et utilisation de corticostéroïdes (risque relatif = 1,01 ; IC à 95 % = 1,00 à 1,03, P = 0,01 par jour) pour ceux nécessitant une VM, des facteurs étaient indépendamment associés au DAUCI.
Il a été constaté que la force musculaire avait une corrélation positive avec la mobilité et une corrélation négative avec la durée du séjour en soins intensifs et à l’hôpital et le temps passé sous VM.
Evolution de la force musculaire et de la mobilité de sous-groupes de patients éveillés, sortis de l’unité de soins intensifs (USI) et sortis de l’hôpital. Le test de Friedman a été utilisé pour comparer les variables au fil du temps. ICUAW = faiblesse acquise en soins intensifs. *p < 0,05.
Conclusions
Une incidence élevée de DAUCI a été observée chez les patients COVID-19 au réveil en réanimation, avec une réduction pendant le séjour à l’hôpital. Les patients atteints de DAUCI ont eu des séjours plus longs en soins intensifs et l’hôpital a utilisé une assistance ventilatoire plus invasive pendant des périodes plus longues, et a également eu des difficultés à se sevrer de la VM.
Ces patients présentaient des niveaux de force musculaire et de mobilité inférieurs à leur sortie de l’hôpital. Enfin, le temps d’alitement pour tous les patients et le temps d’utilisation des corticostéroïdes pour ceux qui avaient besoin d’IMV étaient des facteurs indépendamment associés au DAUCI chez les patients gravement malades atteints de COVID.
Discussion
Le DAUCI est une complication courante chez les patients qui sont dans un état critique avec le COVID19 et admis aux soins intensifs. Les patients atteints de DAUCI ont eu des séjours plus longs en soins intensifs, des séjours à l’hôpital et du temps sous VM, ont reçu plus de séances de physiothérapie et avaient des niveaux de force et de mobilité inférieurs au réveil, à la sortie de l’unité de soins intensifs et à la sortie de l’hôpital.
Diverses variables cliniques auxquelles les patients gravement malades étaient exposés étaient associées au DAUCI, mais le temps d’alitement pour tous les patients et le temps d’utilisation de corticostéroïdes pour ceux qui avaient besoin d’IMV étaient des facteurs indépendamment associés au DAUCI.
Cette étude a montré que la survenue de DAUCI était de 52,0 % au réveil des patients pour le sevrage, diminuant tout au long de l’hospitalisation, de 38,0 % à la sortie de l’unité de soins intensifs et de 13,0 % à la sortie de l’hôpital.
Message final
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