Bisoprolol dans la cardiomyopathie hypertrophique : efficacité et tolérance

Le bisoprolol, un bêtabloquant, s'avère efficace et bien toléré dans la prise en charge de la cardiomyopathie hypertrophique obstructive (CMH) symptomatique, offrant ainsi des options thérapeutiques précieuses aux patients atteints de cette maladie.

Novembre 2022
Bisoprolol dans la cardiomyopathie hypertrophique : efficacité et tolérance

Points forts

  • Le bisoprolol a réduit le gradient LVOT à moins de 30 mmHg chez 36 % des patients atteints de CMH.
     
  • La réduction moyenne du gradient LVOT avec le bisoprolol était de 28 (± 14) mmHg.
     
  • Les non-répondants ont montré un gradient LVOT et une classe NYHA plus élevés que les répondeurs.
     
  • Cette étude de cohorte observationnelle monocentrique a évalué le rôle du bisoprolol dans le contrôle des symptômes et de l’obstruction des voies d’éjection du ventricule gauche (LVOT) chez 92 patients adultes consécutifs atteints de cardiomyopathie hypertrophique obstructive (CMH). À partir de 1,25 mg par jour, la dose a été augmentée toutes les 2 semaines pour obtenir un gradient LVOT < 30 mm Hg et une amélioration ≥ 1 dans la classe NYHA. Au total, 16 patients ont atteint l’objectif ; le bisoprolol a réduit le gradient LVOT à <30 mm Hg chez 33 patients, a réduit le gradient LVOT à <50 mm Hg chez 57 patients et a amélioré la classe NYHA chez 30 patients. Cependant, le bisoprolol n’a pas réussi à réduire le gradient LVOT à <50 mm Hg chez 35 patients.
     
  • Cette étude suggère que le bisoprolol est un bêtabloquant efficace et bien toléré dans la CMH obstructive symptomatique. Alors que de nouveaux traitements contre la CMH continuent d’émerger, les bêtabloquants non vasodilatateurs, tels que le bisoprolol, pourraient continuer à être un élément important d’un régime multimodal.


Bisoprolol dans la cardiomyopathie hypertrophique : Efficac

Objectifs

Évaluer le rôle du bisoprolol dans le contrôle des symptômes et de l’obstruction des voies d’éjection du ventricule gauche (LVOTO) dans une cohorte consécutive d’adultes atteints de cardiomyopathie hypertrophique (HCM).

Méthodes et résultats

Dans cette étude rétrospective, des patients HCM présentant un gradient LVOT ≥ 50 mmHg après la manœuvre de Valsalva et des symptômes de classe II-III de la New York Heart Association (NYHA) ont été assignés à recevoir du bisoprolol (à partir de 1,25 mg par jour).

La dose initiale a été augmentée toutes les deux semaines pour atteindre le gradient cible de LVOT <30 mmHg ou la dose maximale tolérée. Le critère d’évaluation principal était l’obtention d’un gradient LVOT <30 mmHg et d’une amélioration de la classe NYHA ≥1.

Les critères d’évaluation secondaires étaient la proportion de patients présentant un gradient LVOT <30 mmHg ou <50 mmHg, la proportion de patients présentant une amélioration de classe NYHA ≥1 et la variation par rapport à la valeur initiale du gradient LVOT.

Entre décembre 2001 et décembre 2020, 92 patients ont été inscrits à l’étude. Seize (17 %) patients sous bisoprolol avaient le critère d’évaluation principal.

Le bisoprolol a réduit le gradient LVOT à moins de 30 mmHg chez 33 (36 %) patients, à moins de 50 mmHg chez 57 (62 %) et a amélioré la classe NYHA chez 30 (33 %).

La réduction moyenne du gradient LVOT avec le bisoprolol était de 28 (± 14) mmHg et le pourcentage de réduction était de 42 (± 21) %.

Chez 35 (38 %) patients, le bisoprolol n’a pas réduit le gradient à moins de 50 mmHg, nécessitant du disopyramide et/ou une myectomie pour atteindre cet objectif.

Conclusion

Le traitement au bisoprolol a été bien toléré et efficace pour soulager l’obstruction et améliorer les symptômes chez une proportion significative de patients atteints de CMH obstructive symptomatique.