Comprendre le lichen plan buccal : épidémiologie, physiopathologie, diagnostic et traitement

Le lichen plan buccal, caractérisé par une inflammation chronique médiée par les lymphocytes T, est exploré en détail, mettant en évidence sa prévalence mondiale et ses approches de prise en charge.

Juillet 2024

Le lichen plan buccal (OLP) est une maladie inflammatoire chronique médiée par les lymphocytes T, avec une prévalence mondiale de 0,1 à 3,2 %. Elle est plus fréquente au cours de la quatrième ou cinquième décennie de la vie et présente une prédilection pour le sexe féminin. Cliniquement, l’OLP se caractérise par des réticulations blanches (stries de Wickham), un érythème et/ou des ulcérations. Bien qu’il n’y ait pas de consensus sur les sous-types, l’OLP est souvent classée comme réticulaire/kératosique, érythémateuse/érosive ou ulcéreuse.

L’OLP peut être asymptomatique ou symptomatique, et lorsqu’elle est symptomatique, elle peut aller d’une légère sensibilité à une douleur importante qui affecte la qualité de vie. Il est considéré comme un trouble buccal potentiellement malin avec un taux de transformation maligne de 0,4 à 1,4.

L’étiologie exacte de l’OLP est inconnue et il n’existe actuellement aucun remède connu. L’objectif thérapeutique principal est le contrôle des symptômes et les options de traitement actuelles comprennent les corticostéroïdes, les inhibiteurs de la calcineurine, les rétinoïdes, la thérapie photodynamique et les alternatives naturelles, bien qu’avec des degrés d’efficacité variables.

Une méta-analyse récente de 55 ECR a comparé différentes interventions et a conclu que les corticostéroïdes topiques constituaient la modalité de traitement la plus efficace. Cependant, il existe plusieurs classes et préparations de corticostéroïdes topiques, dont le coût et l’efficacité varient. Et tous les patients ne répondent pas favorablement aux stéroïdes, ce qui rend nécessaire des options thérapeutiques alternatives.

Malgré le grand nombre de modalités de traitement possibles, il existe peu de comparaisons quant à leurs coûts, même à une époque où la question de l’augmentation des dépenses de santé est préoccupante.

Par conséquent, nous pensons qu’une évaluation des traitements OLP par rapport à l’efficacité et aux coûts rapportés peut être souhaitable pour aider à orienter la prise de décision clinique et les approches de gestion innovantes. Le but de cette revue systémique était de comparer les différentes interventions thérapeutiques topiques et systémiques utilisées pour le traitement du lichen plan buccal en termes de leur efficacité rapportée et de leurs coûts actuels estimés.

But

Comparer l’efficacité et les coûts rapportés des interventions disponibles utilisées pour le traitement du lichen plan buccal (OLP).

Matériels et méthodes

Une recherche documentaire systématique a été menée depuis la création de la base de données jusqu’en mars 2021 dans MEDLINE via PubMed et la bibliothèque Cochrane conformément aux directives PRISMA. Seuls les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant une intervention active à un placebo ou à différentes interventions actives pour le traitement de l’OLP ont été pris en compte.

Résultats

Soixante-dix (70) ECR ont été inclus. La plupart des preuves suggèrent l’efficacité des stéroïdes topiques (dexaméthasone, clobétasol, fluocinonide, triamcinolone), des inhibiteurs topiques de la calcineurine (tacrolimus, pimécrolimus, cyclosporine), des rétinoïdes topiques, de la triamcinolone intralésionnelle, du gel d’aloe vera, de la thérapie photodynamique et des faibles doses de thérapies au laser pour la prise en charge. de l’OLP.

Sur la base du coût mensuel estimé et des preuves d’efficacité et d’effets secondaires, les stéroïdes topiques (fluocinonide > dexaméthasone > clobétasol > triamcinolone) semblent être plus rentables que les inhibiteurs topiques de la calcineurine (tacrolimus > pimécrolimus > cyclosporine), suivis par l’intralésionnel. triamcinolone.

Conclusion

Diverses thérapies ont été utilisées pour le traitement de l’OLP au cours des cinq dernières décennies, mais il manque encore une ligne directrice thérapeutique consensuelle. Dans cette revue systématique, les stéroïdes topiques se sont révélés être potentiellement la modalité de traitement la plus rentable et la plus efficace, suivis par les inhibiteurs topiques de la calcineurine soutenant l’utilisation de stéroïdes topiques comme traitement de première intention avec une escalade vers d’autres modalités de traitement seules. le cas échéant.

De futurs ECR et méta-analyses standardisés sont nécessaires pour évaluer l’efficacité de thérapies supplémentaires, en particulier les thérapies systémiques.

Discussion

Les thérapies idéales sont rentables, efficaces et comportent un faible risque de toxicité locale ou systémique. La modalité privilégiée pour le traitement de l’OLP est la thérapie topique en raison de la facilité d’application, de la liberté de modifier la fréquence et la durée du traitement et de l’absence d’effets secondaires systémiques.

Les considérations importantes lors du choix d’un régime topique incluent l’emplacement, l’étendue des lésions et la tolérance du patient. Les gels, pommades et pâtes sont mieux utilisés pour les lésions focales. Pour les lésions plus diffuses et/ou difficiles d’accès, les solutions sont préférables, même si un temps de contact adéquat (3 à 5 min) doit être assuré.

Conformément à d’autres revues, il a été constaté que la LPO répondait à un large éventail de médicaments et de procédures administrés par voie topique, notamment les stéroïdes topiques (dexaméthasone, clobétasol, fluocinonide, triamcinolone), les inhibiteurs topiques de la calcineurine (tacrolimus, pimécrolimus, cyclosporine). , rétinoïdes topiques, triamcinolone, gel d’aloe vera, thérapie photodynamique et thérapies laser de faible intensité dans la gestion de l’OLP.