Paxlovid réduit les risques d'hospitalisation et de décès pendant la vague Omicron

Le traitement nirmatrelvir-ritonavir prévient les cas graves de COVID-19.

Octobre 2023
Paxlovid réduit les risques d'hospitalisation et de décès pendant la vague Omicron

Paxlovid réduit les risques d’hospitalisation et de décès 

Résumé

Évaluation basée sur la population de l’efficacité du nirmatrelvir-ritonavir dans la réduction des hospitalisations et de la mortalité due au COVID-19

Arrière-plan:

Un essai contrôlé randomisé impliquant une population non vaccinée à haut risque et mené avant l’émergence de la variante Omicron a révélé que le nirmatrelvir-ritonavir était efficace pour prévenir la progression vers une forme grave du COVID-19. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité du nirmatrelvir-ritonavir dans la prévention des formes graves de COVID-19 alors qu’Omicron et ses sous-variantes prédominent.

Méthodes :

Nous avons mené une étude de cohorte basée sur la population en Ontario incluant tous les résidents âgés de 17 ans et plus qui ont eu un test de réaction en chaîne par polymérase positif pour le SRAS-CoV-2 entre le 4 avril et le 31 août 2022. Nous avons comparé les patients traités par nirmatrelvir-ritonavir avec les patients qui n’ont pas reçu de traitement et ont mesuré le résultat principal de l’admission à l’hôpital pour COVID-19 ou un décès toutes causes confondues entre 1 et 30 jours, et un résultat secondaire de décès toutes causes confondues. Nous avons utilisé la régression logistique pondérée pour calculer les rapports de cotes (OR) pondérés avec des intervalles de confiance (IC) en utilisant la probabilité inverse de pondération du traitement (IPTW) pour contrôler les facteurs de confusion.

Résultats:

La cohorte finale comprenait 177 545 patients, 8 876 (5,0 %) ayant reçu un traitement par nirmatrelvir-ritonavir et 168 669 (95,0 %) n’ayant reçu aucun traitement. Les groupes étaient bien équilibrés en termes de caractéristiques démographiques et cliniques après application de l’IPTW stabilisé.

Nous avons constaté que la fréquence des hospitalisations ou des décès était plus faible dans le groupe ayant reçu du nirmatrelvir-ritonavir que dans ceux n’en ayant pas reçu (2,1 % contre 3,7 % ; RC pondéré 0,56, IC à 95 % 0,47 -0,67).

Pour le décès seul, le RC pondéré était de 0,49 (IC à 95 % : 0,39 à 0,62). Nos résultats étaient similaires selon les strates d’âge, les interactions médicamenteuses, le statut vaccinal et les comorbidités. Le nombre de patients à traiter pour prévenir un cas grave de COVID-19 était de 62 (IC à 95 % : 43 à 80), ce qui variait selon les strates.

Interprétation:

Le nirmatrelvir-ritonavir a été associé à une réduction significative des risques d’hospitalisation et de décès dus au COVID-19, ce qui conforte son utilisation pour traiter les patients atteints de COVID-19 léger et présentant un risque de maladie grave.

Discussion

Les thérapies antivirales pour traiter le COVID-19 et prévenir des conséquences graves, telles que les hospitalisations et les décès, sont des outils précieux dans la réponse mondiale à la pandémie. L’essai contrôlé randomisé (ECR) Évaluation de l’inhibition de la protéase pour le COVID-19 chez les patients à haut risque (EPIC-HR) de l’association nirmatrelvir-ritonavir a identifié une réduction de 89 % de la progression vers un COVID-19 sévère chez les participants présentant un risque élevé de maladie grave qui ont été traités, par rapport au placebo.

Cependant, l’essai a été mené entre juillet et décembre 2021, soit avant l’émergence du variant Omicron, moins virulent que le virus parent, et excluait les personnes vaccinées ainsi que celles prenant des médicaments. avec d’éventuelles interactions médicamenteuses. L’essai EPIC-SR (Évaluation de l’inhibition de la protéase pour le COVID-19 chez les patients à risque standard) a récemment rapporté des résultats non significatifs dans un communiqué de presse.

Dans les évaluations réelles du nirmatrelvir-ritonavir, alors que le variant Omicron et ses sous-variants prédominaient, un effet protecteur significatif a été observé chez les adultes de 65 ans et plus en Israël. Une étude de cohorte rétrospective impliquant des patients atteints de COVID-19 fréquentant des cliniques externes à Hong Kong entre le 16 février et le 31 mars 2022, a identifié un risque réduit d’hospitalisation chez les adultes lorsqu’on leur administre du nirmatrelvir-ritonavir, bien qu’atténué par rapport à l’essai EPIC-HR. Les études qui ont stratifié les participants selon le statut vaccinal ont identifié des réductions similaires du risque relatif dans les cohortes vaccinées, mais avec des réductions plus faibles du risque absolu en raison d’un risque de base plus faible d’hospitalisation ou de décès dû au COVID-19. Les études observationnelles comportent des risques de biais, notamment des confusions résiduelles et des biais temporels immortels.

En Ontario, le nirmatrelvir-ritonavir est devenu largement disponible et financé pour tous les patients de la communauté en avril 2022, les critères cliniques fixés par le gouvernement limitant l’accès uniquement aux patients plus âgés, présentant des comorbidités ou non vaccinés. La Table consultative scientifique de l’Ontario sur la COVID-19 a fourni des conseils de pratique clinique aux médecins de l’Ontario sur l’utilisation de thérapies contre la COVID-19 avec des critères de risque élevé plus stricts basés sur les patients qui étaient les plus susceptibles de bénéficier d’un approvisionnement limité en médicaments antiviraux à ce moment-là.

Une grande proportion de patients recevant du nirmatrelvir-ritonavir en Ontario auraient été exclus de la population de l’essai EPIC-HR (p. ex., ceux qui ont déjà été vaccinés ou qui reçoivent des médicaments concomitants comportant des interactions médicamenteuses importantes). Les données observationnelles évaluant l’utilisation du nirmatrelvir-ritonavir pourraient éclairer les futures politiques et lignes directrices. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité du nirmatrelvir-ritonavir sur les résultats de santé, y compris les hospitalisations et les décès dus au COVID-19, tandis qu’Omicron et ses sous-variantes prédominent.

commentaires

Le nirmatrelvir-ritonavir (Paxlovid) a considérablement réduit le risque d’hospitalisation ou de décès dû au COVID-19 chez les personnes à risque de maladie grave, selon une nouvelle étude publiée dans le JAMC ( Journal de l’Association médicale canadienne ) https://www.cmaj.ca/lookup/ est ce que je/10.1503/cmaj.221608.

L’étude, menée par des chercheurs ontariens, visait à évaluer l’efficacité du nirmatrelvir-ritonavir dans la prévention des maladies graves lors de l’émergence du variant Omicron. Ils ont examiné les données d’adultes atteints d’une maladie bénigne qui ont été testés positifs pour le SRAS-CoV-2 par test de réaction en chaîne par polymérase (PCR) entre le 4 avril et le 31 août 2022, et ont comparé 8 876 patients traités par nirmatrelvir. -ritonavir avec 168 669 non traités. La plupart des patients étaient âgés de plus de 70 ans, vaccinés et présentaient des interactions médicamenteuses potentielles.

Un précédent essai contrôlé randomisé, Évaluation de l’inhibition de la protéase pour le COVID-19 chez les patients à haut risque (EPIC-HR), mené avant l’émergence de la variante Omicron, avait révélé que le nirmatrelvir-ritonavir était efficace dans le traitement des patients. Cependant, cet essai n’incluait pas de personnes vaccinées ou présentant des interactions médicamenteuses potentielles.

 « Notre étude, ainsi que des essais cliniques et des recherches observationnelles antérieures, soutiennent l’efficacité du nirmatrelvir-ritonavir pour réduire les hospitalisations liées au COVID-19 et toutes les causes de décès », écrit l’auteur principal, le Dr Kevin Schwartz, de Santé publique Ontario et de l’ICES, Toronto, Ontario, avec co-auteurs.

Ils ont constaté que pour 62 personnes traitées par nirmatrelvir-ritonavir, le médicament prévenait 1 cas de COVID-19 grave.

Selon le Dr Schwartz, « cette étude souligne l’importance de se faire tester pour le SRAS-CoV-2 si vous présentez des symptômes et d’avoir accès au Paxlovid pour les personnes à risque de forme grave du COVID-19. Si votre test est positif au COVID-19, à 60 ans. , ou si vous présentez d’autres facteurs de risque d’infection grave, tels qu’une maladie chronique ou si vous n’êtes pas vacciné, contactez votre médecin ou votre pharmacie dans les 5 jours suivant l’apparition des symptômes et renseignez-vous auprès de Paxlovid".

Conclusion

Dans cette évaluation au niveau de la population du nirmatrelvir-ritonavir, nous avons observé une réduction significative des risques d’hospitalisation pour COVID-19 et de décès toutes causes confondues, ce qui soutient l’utilisation continue de ce médicament antiviral pour traiter les patients atteints d’une maladie bénigne et à risque. de COVID-19 grave. Bien que l’efficacité relative ait été similaire dans les strates et les groupes à risque que nous avons évalués, nous avons observé une variation substantielle dans la réduction du risque absolu, ce qui suggère que l’utilisation du nirmatrelvir-ritonavir dans les populations présentant un risque plus faible de contracter la COVID-19 pourrait avoir des avantages limités. pour la santé de la population avec des implications importantes pour leurs évaluations coût-efficacité. Une évaluation continue pour surveiller l’efficacité dans la population avec de nouveaux variants en circulation est essentielle pour éclairer une utilisation optimale au fil du temps.