Arrière-plan:
Fin 2021, la vague de la variante B.1.1.529 du SRAS-CoV-2 (Omicron) a remplacé la vague de la variante B.1.617.2 (Delta).
But:
Comparer les caractéristiques de base et les résultats à l’hôpital des patients infectés par le SRAS-CoV-2 avec la variante Delta par rapport à la variante Omicron au service des urgences (SU).
Conception:
Examens rétrospectifs des dossiers.
Emplacements:
13 urgences adultes dans les hôpitaux universitaires de la région parisienne du 29 novembre 2021 au 10 janvier 2022.
Les patients:
Patients avec un résultat positif au test de réaction en chaîne par polymérase par transcription inverse (RT-PCR) pour le SRAS-CoV-2 et l’identification de variantes.
Des mesures:
Les principaux critères de jugement étaient les caractéristiques cliniques et biologiques de base lors de la présentation au service des urgences, l’admission en unité de soins intensifs (USI), la ventilation mécanique et la mortalité hospitalière.
Résultats:
Au total, 3 728 patients ont eu un résultat positif au test RT-PCR pour le SRAS-CoV-2 au cours de la période d’étude ; 1716 patients ayant eu une détermination de variant ont été inclus (818 Delta et 898 Omicron).
L’âge médian était de 58 ans et 49 % étaient des femmes.
Omicron : Les patients infectés par le variant Omicron étaient plus jeunes (54 contre 62 ans ; différence, 8,0 ans [IC 95 %, 4,6 à 11,4 ans]), avaient un taux d’obésité plus faible (8,0 % contre 12,5 % ; différence, 4,5). points de pourcentage [IC, 1,5 à 7,5 points de pourcentage]), étaient plus vaccinés (65 % contre 39 % pour 1 dose et 22 % contre . 11 % pour 3 doses), avaient un taux de dyspnée plus faible (26 % contre . 50 % ; différence, 23,6 points de pourcentage [IC, 19,0 à 28,2 points de pourcentage]), et avait un taux plus élevé de retour à domicile du service d’urgence (59 % contre 37 % ; différence, 21,9 points de pourcentage [−26,5 à −17,1). points de pourcentage]).
Par rapport à Delta, l’infection à Omicron était indépendamment associée à un risque plus faible d’admission en soins intensifs (différence ajustée, 11,4 points de pourcentage [IC, 8,4 à 14,4 points de pourcentage]), de ventilation mécanique (différence ajustée, 3,6 points de pourcentage [IC, 1,7 à 5,6 pourcentage points]) et la mortalité hospitalière (différence ajustée, 4,2 points de pourcentage [IC, 2,0 à 6,5 points de pourcentage]).
Limitation:
Les patients atteints de la maladie COVID-19 et sans détermination de variant du SRAS-CoV-2 aux urgences ont été exclus.
Conclusion:
Par rapport à la variante Delta, l’infection par la variante Omicron chez les patients des services d’urgence présentait des schémas cliniques et biologiques différents et était associée à de meilleurs résultats à l’hôpital, notamment une survie améliorée.
Discussion
Dans cette revue rétrospective des dossiers de 1 716 patients ayant consulté un service d’urgence universitaire de la région parisienne et où une variante a été identifiée, 52 % étaient infectés par Omicron et 48 % par Delta.
Omicron a touché une population plus jeune, avec un taux de vaccination plus élevé, un taux plus faible de symptômes respiratoires, des niveaux d’inflammation réduits et une atteinte thoracique moins étendue au scanner. L’analyse ajustée a révélé qu’Omicron était associé de manière indépendante à de meilleurs résultats hospitaliers.
Depuis novembre 2021 et la première identification du variant Omicron en Afrique du Sud, des études ont rapporté que ce variant est plus contagieux et que la fuite immunitaire entraîne une moindre efficacité du vaccin. L’étude actuelle confirme ces résultats, avec une proportion plus élevée de patients vaccinés parmi ceux infectés par Omicron, comme l’ont également observé Brandal et ses collègues au Danemark.
Une autre découverte intéressante est que le délai entre l’apparition des symptômes et la visite aux urgences était plus court chez les patients sous Omicron que chez ceux sous Delta. Cela peut être lié au fait qu’Omicron semble avoir un tropisme pour les voies respiratoires supérieures plutôt que pour les voies respiratoires inférieures, ce qui est également observé dans les cas d’autres virus respiratoires, notamment d’autres coronavirus.
Les symptômes peuvent se développer plus rapidement dans les voies respiratoires supérieures que dans les voies respiratoires inférieures, et par conséquent le délai entre les premiers symptômes et la décompensation nécessitant une visite aux urgences est plus court pour Omicron que pour Delta.
Certaines autres hypothèses peuvent également être avancées et nécessiteront des explorations plus approfondies, comme un taux de réplication plus rapide ou une réponse immunitaire plus précoce chez les patients vaccinés infectés plus fréquemment par Omicron que par Delta. Cependant, une analyse post hoc n’a révélé aucune association entre le nombre de doses de vaccin et le délai moyen des symptômes pour Omicron ou Delta.
En conclusion , les patients qui se sont présentés aux urgences avec une infection par le SRAS-CoV-2 présentaient des caractéristiques cliniques différentes lorsqu’ils étaient infectés par le variant Omicron par rapport au variant Delta, avec un âge plus jeune, moins de symptômes respiratoires et une réponse inflammatoire plus faible. Par rapport à Delta, l’infection à Omicron était indépendamment associée à des risques plus faibles d’admission en soins intensifs, de ventilation mécanique et de décès à l’hôpital. |