Circulation du SRAS-CoV-2 dans les environnements intérieurs : aperçus de la surveillance environnementale

Les niveaux d'ARN du SRAS-CoV-2 dans l'air intérieur sont généralement indétectables, sauf dans les zones très fréquentées, ce qui souligne l'importance des mesures de contrôle des infections et des stratégies de ventilation pour atténuer les risques de transmission virale dans les lieux publics.

Décembre 2020
Circulation du SRAS-CoV-2 dans les environnements intérieurs : aperçus de la surveillance environnementale

Résumé

L’épidémie actuelle de COVID-19 s’est propagée rapidement à l’échelle mondiale. Bien que la transmission du SRAS-CoV-2 par les gouttelettes respiratoires humaines et par contact direct soit claire, le potentiel de transmission par aérosol est mal compris.

Cette étude a vérifié la nature aérodynamique du SRAS-CoV-2 en mesurant l’ARN viral dans les aérosols dans différentes zones de deux hôpitaux de Wuhan pendant l’épidémie de COVID-19 en février et mars 2020.

Les concentrations d’ARN du SRAS-CoV-2 en aérosol détectées dans les chambres d’isolement et les chambres de patients ventilées étaient très faibles , mais étaient élevées dans les toilettes des patients .

Les niveaux d’ARN du SRAS-CoV-2 aéroportés dans la plupart des lieux publics étaient indétectables, sauf dans deux zones sujettes à la surpopulation , probablement en raison de porteurs infectés dans la foule.

Nous avons constaté que certaines zones du personnel médical présentaient initialement des concentrations élevées d’ARN viral avec des distributions de tailles d’aérosols montrant des pics dans les régions submicroniques et/ou supermicroniques, mais ces niveaux ont été réduits à des niveaux indétectables après la mise en œuvre de procédures de désinfection rigoureuses .

Bien que nous n’ayons pas établi le pouvoir infectieux du virus détecté dans ces zones hospitalières, nous proposons que le SRAS-CoV-2 puisse être transmis par aérosols.

Nos résultats indiquent que la ventilation des pièces, les espaces ouverts, la désinfection des vêtements de protection ainsi que l’utilisation et la désinfection appropriées des zones de baignade peuvent limiter efficacement la concentration d’ARN du SRAS-CoV-2 dans les aérosols.

Les travaux futurs devraient explorer le pouvoir infectieux du virus en aérosol.

Les résultats de cette étude fournissent la première enquête réelle sur les caractéristiques aérodynamiques du SRAS-CoV-2 dans l’air à Wuhan, mises en œuvre avec des restrictions strictes de quarantaine et de voyage au plus fort de l’épidémie de COVID-19.

Les résultats suggèrent que l’utilisation des toilettes et les rassemblements de personnes infectées par le COVID-19 sont des sources non négligeables de SRAS-CoV-2 aéroporté, bien que leur pouvoir infectieux soit inconnu.

Nous avons également proposé une voie de transmission des aérosols du SRAS-CoV-2 médiée par le dépôt en surface et la remise en suspension des vêtements de protection du personnel médical et du sol.

Les résultats de cette étude ont des implications importantes pour la prévention en santé publique et la protection du personnel médical.

Nous appelons à une attention particulière sur :

1) Ventilation et stérilisation des toilettes comme source possible de propagation du virus.

2) Mesures de protection individuelle pour le grand public, comme porter des masques et éviter les foules pour réduire le risque d’exposition aux virus aéroportés.

3) Désinfection efficace de la zone à haut risque de l’hôpital pour limiter la transmission du SRAS-CoV-2 dans l’air et protéger le personnel médical.

4) L’efficacité du grand environnement doté d’une ventilation naturelle pour limiter la transmission par aérosol du SRAS-CoV-2 lors de la transition vers l’hôpital de campagne pour la quarantaine et le traitement des patients.

5) Désinfection de la surface des vêtements avant de les retirer pour aider à réduire le risque potentiel d’infection pour le personnel médical.