Tomodensitométrie à faible rayonnement pour le diagnostic de l'appendicite : progrès en imagerie

La tomodensitométrie à faible rayonnement est devenue la modalité d'imagerie standard pour diagnostiquer l'appendicite, offrant une précision diagnostique améliorée tout en minimisant l'exposition des patients aux rayonnements, mettant en évidence les progrès de la technologie d'imagerie pour la prise de décision chirurgicale.

Juin 2022

Arrière-plan

La tomodensitométrie avec contraste est le standard de référence utilisé dans le diagnostic d’imagerie de l’appendicite aiguë chez l’adulte. La dose de rayonnement est une source de préoccupation. Cette étude visait à évaluer si une dose de rayonnement plus faible affecterait la précision diagnostique du scanner.

Méthodes

Il s’agissait d’une étude de cohorte prospective monocentrique de patients (plus de 16 ans) suspectés d’appendicite, évalués en vue de leur recrutement dans des essais APPAC II-III simultanés. La précision diagnostique de la tomodensitométrie à faible dose et à contraste amélioré a été comparée aux protocoles d’étude guidant l’imagerie basée sur l’IMC ; cela a permis une comparaison directe des images CT uniquement chez les patients ayant un IMC inférieur à 30 kg/m2. Le diagnostic tomodensitométrique de garde a été comparé au diagnostic clinique final.

Résultats

Parmi les 856 patients étudiés, la précision de la tomodensitométrie à faible dose (454 patients) et à dose standard (402 patients) pour identifier les patients avec et sans appendicite était de 98,0 et 98,5 pour cent, respectivement.

Chez les patients ayant un IMC inférieur à 30 kg/m2, les valeurs respectives étaient de 98,2 pour cent (434 patients) et 98,6 pour cent (210 patients) (P = 1,000).

La précision correspondante dans la différenciation entre l’appendicite aiguë compliquée et non compliquée était de 90,3 et 87,6 pour cent chez tous les patients, et de 89,8 et 88,4 pour cent respectivement parmi ceux ayant un IMC inférieur à 30 kg. /m2 (P = 0 663).

La dose de rayonnement moyenne dans tous les groupes CT à faible dose et à dose standard était respectivement de 3 et 7 mSv. Dans le groupe avec un IMC inférieur à 30 kg/m2, les doses moyennes correspondantes étaient de 3 et 5 mSv (P < 0,001).

Conclusion

Les tomodensitométries à faible dose et à dose standard étaient précises à la fois pour identifier l’appendicite et pour différencier l’appendicite aiguë compliquée et non compliquée. La tomodensitométrie à faible dose était associée à une réduction significative de la dose de rayonnement, ce qui suggère qu’elle devrait constituer une pratique clinique standard au moins chez les patients ayant un IMC inférieur à 30 kg/m2.

commentaires

Les médecins peuvent utiliser des tomodensitogrammes avec moins de rayonnement pour diagnostiquer l’appendicite

Un nouvel article du British Journal of Surgery , publié par Oxford University Press, indique qu’il est désormais possible de diagnostiquer l’appendicite à l’aide de tomodensitogrammes à faible dose, réduisant ainsi l’exposition aux radiations, ce qui revêt une grande importance clinique, en particulier chez les patients jeunes.

L’appendicite est l’une des causes les plus fréquentes d’hospitalisation et les appendicectomies font partie des interventions chirurgicales les plus courantes pratiquées dans le monde. Cependant, l’appendicite peut être difficile à diagnostiquer. De telles difficultés peuvent retarder ou conduire à des interventions chirurgicales inutiles. Les tomodensitométries (TDM) avec contraste sont très utiles pour aider les médecins à poser le bon diagnostic, mais l’exposition aux radiations suscite des inquiétudes.

Les preuves croissantes sur la sécurité et l’efficacité du traitement non chirurgical de l’appendicite aiguë non compliquée ont imposé de nouvelles exigences en matière d’exactitude des diagnostics à la fois dans l’appendicite aiguë et dans la gravité de l’appendicite. L’appendicectomie d’urgence n’étant plus considérée comme la seule alternative thérapeutique pour les patients atteints d’appendicite aiguë non compliquée, l’accent est passé de la simple évaluation de la présence ou non d’une appendicite à la différenciation entre appendicite aiguë compliquée et non compliquée.

L’imagerie est devenue la norme dans le diagnostic de l’appendicite, réduisant à la fois le taux d’appendicectomie négative et les coûts globaux du traitement.

Bien que l’échographie soit souvent utilisée dans la population pédiatrique pour éviter les dangers des radiations, la tomodensitométrie constitue le moyen le plus précis de diagnostiquer l’appendicite chez l’adulte.

Les chercheurs ont étudié ici des patients traités entre le 4 avril 2017 et le 27 novembre 2018 à l’hôpital universitaire de Turku, en Finlande. L’hôpital a admis un total de 989 patients aux urgences pour suspicion d’appendicite aiguë. Environ 53 % ont subi des tomodensitogrammes à faible dose et 47 % ont été diagnostiqués avec des tomodensitogrammes à dose standard.

Les chercheurs ont constaté que la précision globale des tomodensitogrammes à faible dose et à dose standard pour identifier les patients avec et sans appendicite aiguë était respectivement de 98 % et 98,5 %. La précision dans la différenciation entre l’appendicite aiguë compliquée et non compliquée à l’aide des différents types de tomodensitométrie était respectivement de 90,3 % et 87,6 %.

Cette étude montre que les tomodensitogrammes à faible dose et à dose standard étaient précis à la fois pour identifier l’appendicite et pour différencier les cas graves nécessitant une intervention chirurgicale et ceux pouvant être traités uniquement avec des antibiotiques.

"Les résultats de cette étude suggèrent que la dose de rayonnement du scanner diagnostique peut être considérablement réduite sans affecter la précision du diagnostic", a déclaré l’auteur principal de l’article, Paulina Salminen. "Ces résultats encourageront, espérons-le, les cliniciens à mettre en œuvre des modalités de tomodensitométrie à faible dose dans les services d’urgence pour l’imagerie de l’appendicite aiguë afin d’éviter des radiations inutiles chez cette vaste population de patients."